mercredi, mai 14, 2008

En saignant!

Pourquoi sommes nous aujourd’hui si honteuses d’avouer que nous sommes enseignantes ? Comment cette profession en est-elle arrivée à inspirer autant de rejets ?

Il y a 50 ans encore c’était un métier noble et tous ceux qui ce sont engagés sur cette voix depuis ,étaient habités par le désir d’apporter quelque chose à son prochain…désir d’être le maillon d’une chaine dont l’énergie reposait sur l'intention d’aider les générations à venir.

Il faut avoir l’envie de donner pour être enseignant…croire que tout n’est pas perdu d’avance, que chaque individu à le pouvoir d’améliorer sa condition et la condition des autres.

Alors pourquoi ce mépris ? Est-ce que le monde a besoin de ce bouc émissaire pour décharger ses fautes ? Est-ce que jeter la pierre sur son voisin permet de se laver de ses erreurs ?

Lorsqu’un individu tourne mal, c’est de la faute des enseignants.

Lorsqu’il y a échec, c’est de la faute de l’enseignant.

Lorsqu’il y a « mauvaises éducations »,c’est parce que l’enseignant n’a pas fait correctement son travail…

Croyez-vous réellement qu’un enseignant a autant de pouvoir sur une personne ?

La profession que j’exerce saigne aujourd’hui ! et je regarde les gens autour s’accorder pour continuer à jeter des pierres, à réclamer la mise à mort…

Ce sont des gens bien intentionnés que vous êtes en train de tuer !

Des humains qui ,croyaient qu’il était de leur devoir de défendre le droit à l’égalité des chances ? Des femmes et des hommes qui rêvaient d’une école qui permettrait à chaque humain de découvrir le bonheur de mieux connaitre le monde…

Alors ,continuez de croire que c’est la faute des autres si l’humain n’est pas aussi bon qu’il le devrait…moi, je vais continuer de croire qu’il y a quelque chose de bien en chacun de nous et que peut être, je peux aider à faire exister cette petite part de l’autre…


samedi, mai 10, 2008

Une mystérieuse affaire!


Est ce que l'homme aux chaussures du mois de décembre dernier m'a envoyé hier un indice supplémentaire pour résoudre son énigme? (voir le texte,"Avis de recherche"). Serait-ce les chaussures de sa femme que j'ai découvert, éloignée de deux mètres l'une de l'autre sur l'un des trottoirs d'Aix en Provence?
Ou bien y-a-t-il enlèvements de personnes dans ma région, dont les kidnappeurs signeraient leurs rapts en laissant systématiquement les chaussures VIDES de leurs victimes?
Avez vous remarqué le nombre incroyable de chaussures de l'on voit sur les bas côtés des autoroutes? Vous ne vous êtes jamais demandé comment elles étaient arrivées là?
Moi si.... C'est à chaque fois l'occasion d'imaginer une nouvelle histoire.
Quoiqu'il en soit cela donne des frissons dans le dos, vous ne trouvez pas?

dimanche, mai 04, 2008

Les politesses de Julie

Il était une fois une petite cabane près d'Aix en Provence qui me faisait rêver à chaque fois que je passais devant.Cela fait 6 ans maintenant que je ne peux m'empêcher de m'imaginer dans ce lieu, l'aménager tout en conservant son côté rustique.Il sent bon la grand-mère, le chocolat chaud,le pain grillé et la soupe qui prends son temps de chauffer au cas ou un(e) ami(e) arrive à l'improviste .
Après avoir mené mon enquête (cela m'a pris 5 ans) j'ai pu rentrer en contact avec la propriétaire de ce petit coin qui ressemble à mon paradis...je lui ai raconté mon lien avec ce lieu et il y a quelques jours, elle m'a demandé si cela m'intéresserai de le louer...oh, pas grand chose, juste pour ne pas le laisser à l'abandon!
Et voilà,depuis le 1er mai je peux y aller, ouvrir la porte, poser mes mains sur ces vieilles pierres,son bois qui a vieillit...je lui fais sa toilette, le soigne un peu...il faut prendre le temps!

Une planche posée sur deux pierres , devant le cabanon invite à s'assoir pour regarder à l'intérieur de soi.
Pourquoi "le cabanon des politesses"?...ceux qui me connaissent bien, ne se poseront même pas la question...pour les autres...il reste les questions.

samedi, avril 26, 2008

dimanche, avril 13, 2008

Petite nouvelle de printemps...















Rebecca tremblait par le manque qui habitait tout son corps. L’homme qui était à l’origine de ce vide ne vivait qu’à quelques kilomètres de son nid. Elle se repassa en mémoire l’intensité de leur rencontre, les pulsions de leurs désirs, la déraison de leur amour…quelques heures seulement la séparait encore de ces bras, de cette peau qui lui étaient devenus vitals.

Arthur était en transe, dans son atelier…ses pinceaux bien alignés sur son plateau, semblaient attendre qu’il daigne tendre le bras et s’emparer de l’un d’eux. Pourquoi ce geste en suspend venant de cet homme qui défendait le droit de ne vivre que pour sa peinture ?

La raison s’appelait Rebecca. Cette femme qu’il avait rencontré deux ans auparavant, pas plus belle que les femmes qu’il avait connu avant, avait su l’émouvoir au point qu’il ne pouvait plus se permettre d’arrêter de peindre ..Depuis, il peignait avec acharnement afin de fixer sur ses toiles la réalité de ce qui lui apparaissait comme un rêve. Sa présence lui était devenu vitale .Dans quelques heures elle serait de nouveau là !
Arthur s’installa devant une nouvelle toile, s’empara de son meilleur pinceau et …le temps n’exista plus, enfin !

Rebecca le rejoignit , au milieu de l’après midi, dans son atelier. Le printemps s’était installé sur le pays. Les jambes de cette femme s’exhibaient avec désinvolture à la lumière de la baie qui donnait de la lumière à la pièce.
Elle était arrivée avec , sur le visage, l’expression d’une femme déterminée.
Arthur comprit son regard, sourit mais ne chercha pas à en connaitre l’origine. Cela la rendait belle et il s’en contenta.

Elle s’installa, comme à son habitude, sur le sofa avec grâce, le regarda peindre en silence, et il l’aima aussi pour cela. Ils levèrent leur verre pour célébrer cette œuvre qui était en train de se faire, dégustant simultanément l’instant ou à leurs corps allaient enfin pouvoir se rejoindre.

Arthur se réveilla quelques heures plus tard, alors que la nuit avait pris possession de son atelier. Il tata le vide qui remplissait son espace et constata que le corps de Rebecca n’était plus à ses côtés ; il alluma la lampe qui lui servait de chevet et découvrit une lettre posée sur son établi…

« Très cher,

J’ai dérobé une de tes toiles, celle qui te ressemble le mieux, afin de m’en enrober . Ainsi ou que j’aille, quoi que tu fasses je porterai sur mon corps ,cette robe, reflet de nos passions. L’odeur de tes peintures , que je ne peux dissocier de la tienne se mêlera à la mienne . Je porterai avec fierté tes couleurs, tel un chevalier qui défend les couleurs de sa belle…c’est comme ça ! »

Arthur reposa la lettre, sourit à la douce folie de cette femme et s’assit afin de déguster ce bonheur qui l’envahissait…encore.