samedi, avril 26, 2008

dimanche, avril 13, 2008

Petite nouvelle de printemps...















Rebecca tremblait par le manque qui habitait tout son corps. L’homme qui était à l’origine de ce vide ne vivait qu’à quelques kilomètres de son nid. Elle se repassa en mémoire l’intensité de leur rencontre, les pulsions de leurs désirs, la déraison de leur amour…quelques heures seulement la séparait encore de ces bras, de cette peau qui lui étaient devenus vitals.

Arthur était en transe, dans son atelier…ses pinceaux bien alignés sur son plateau, semblaient attendre qu’il daigne tendre le bras et s’emparer de l’un d’eux. Pourquoi ce geste en suspend venant de cet homme qui défendait le droit de ne vivre que pour sa peinture ?

La raison s’appelait Rebecca. Cette femme qu’il avait rencontré deux ans auparavant, pas plus belle que les femmes qu’il avait connu avant, avait su l’émouvoir au point qu’il ne pouvait plus se permettre d’arrêter de peindre ..Depuis, il peignait avec acharnement afin de fixer sur ses toiles la réalité de ce qui lui apparaissait comme un rêve. Sa présence lui était devenu vitale .Dans quelques heures elle serait de nouveau là !
Arthur s’installa devant une nouvelle toile, s’empara de son meilleur pinceau et …le temps n’exista plus, enfin !

Rebecca le rejoignit , au milieu de l’après midi, dans son atelier. Le printemps s’était installé sur le pays. Les jambes de cette femme s’exhibaient avec désinvolture à la lumière de la baie qui donnait de la lumière à la pièce.
Elle était arrivée avec , sur le visage, l’expression d’une femme déterminée.
Arthur comprit son regard, sourit mais ne chercha pas à en connaitre l’origine. Cela la rendait belle et il s’en contenta.

Elle s’installa, comme à son habitude, sur le sofa avec grâce, le regarda peindre en silence, et il l’aima aussi pour cela. Ils levèrent leur verre pour célébrer cette œuvre qui était en train de se faire, dégustant simultanément l’instant ou à leurs corps allaient enfin pouvoir se rejoindre.

Arthur se réveilla quelques heures plus tard, alors que la nuit avait pris possession de son atelier. Il tata le vide qui remplissait son espace et constata que le corps de Rebecca n’était plus à ses côtés ; il alluma la lampe qui lui servait de chevet et découvrit une lettre posée sur son établi…

« Très cher,

J’ai dérobé une de tes toiles, celle qui te ressemble le mieux, afin de m’en enrober . Ainsi ou que j’aille, quoi que tu fasses je porterai sur mon corps ,cette robe, reflet de nos passions. L’odeur de tes peintures , que je ne peux dissocier de la tienne se mêlera à la mienne . Je porterai avec fierté tes couleurs, tel un chevalier qui défend les couleurs de sa belle…c’est comme ça ! »

Arthur reposa la lettre, sourit à la douce folie de cette femme et s’assit afin de déguster ce bonheur qui l’envahissait…encore.